Amélie DUMONT, directrice des opérations chez Phénix : "Écogestes au bureau : plus aucune excuse"

Interview

« Bâtir un monde sans gaspillage », telle est la mission de Phénix, qui travaille avec les acteurs de l’alimentaire et de la grande consommation pour valoriser les invendus. Une application permet de les mettre en relation avec les consommateurs, et de leur proposer des paniers à petits prix.

Phénix est spécialiste de la lutte contre le gaspillage. Et dans vos bureaux, comment cela passe-t-il ?

Nous sommes bien sûr obligés d’avoir une cohérence entre notre mission et nos actes au quotidien. C’est d’autant plus naturel que cette volonté d’avoir des comportements vertueux au bureau est enrichie par les habitudes des personnes que l’on recrute : certains sont extrêmement mobilisés, d’autres y sont simplement sensibles... tous n’en sont pas exactement au même stade, mais l’effet de groupe a des impacts très positifs. En tant qu’entreprise, nous favorisons un certain nombre d’actions, comme les déplacements - en choisissant toujours le train plutôt que l’avion même pour des trajets internationaux - ou le réemploi en utilisant des appareils reconditionnés. Ce n’est pas un problème, aujourd’hui, la nouvelle génération est plus consciente, elle n’est pas tant attirée que ça par le dernier iPhone.

Le bureau peut être ce lieu d’une « acculturation » aux écogestes ?

Oui, c’est au contact des autres que les habitudes se forgent. Quand on a à disposition de quoi adopter des comportements vertueux et que tout le monde le fait, on n’a plus aucune excuse. On le voit bien, chacun « pique » les habitudes des autres, ramène des bonnes pratiques de la maison, alors que d’autres à l’inverse se mettent à appliquer chez eux des habitudes prises au bureau. L’intelligence collective fonctionne complètement, et il est important que l’entreprise montre la voie. Et puis ce sont aussi de très bons moments : il nous arrive souvent d’organiser des repas entre nous, de « secouer le frigo » au bureau. Ça participe du bien-être au travail.

Vous avez des partenariats avec d’autres entreprises : comment faire en sorte que vos combats essaiment ?

Nous avons lancé un « No Waste Lab », basé sur les données que l’on récupère d’autres entreprises avec lesquelles on travaille. Cela permet d’identifier les bonnes pratiques, et de voir les améliorations possibles dans leur écosystème alimentaire. Avec Sodexo, nous avons un partenariat pour que la restauration collective réduise ses déchets et ait le réflexe du don alimentaire. Nous travaillons beaucoup avec les supermarchés : on remarque que plus on les aide à moins jeter, et plus ils veulent aller plus loin dans leur démarche verte. Les bonnes pratiques en appellent d’autres !

Amélie DUMONT Directrice des opérations chez Phénix