Dimitri Boulte : "Les réponses à cette 9e étude permettent d’identifier des tendances qui paraissent universelles, sinon paneuropéennes".

Édito

Qui de Paris, Madrid, Londres ou Berlin gagne le match du « cœur » des salariés ?

Notre « match des capitales européennes » couronne Madrid, que Londoniens, Berlinois et Franciliens placent en tête des destinations où ils souhaiteraient s’installer. Un constat qu’il faut doubler d’une analyse : il est surtout intéressant de relever qu’au coup de sifflet final, les enseignements de notre étude dépassent la désignation d’un unique vainqueur et chaque ville a ses atouts à connaitre et promouvoir. En effet, les réponses à cette 9e étude Paris Workplace – la première de l’ère post-Covid - permettent d’identifier des tendances qui paraissent universelles, sinon paneuropéennes.

Parmi elles, citons-en trois.

Commençons par le télétravail. Sa pratique avait fait irruption dans nos vies de manière soudaine, et elle apparaît près de trois ans après le début de la pandémie comme largement plébiscitée et déployée dans les entreprises, quels que soient les pays. Mais celles et ceux qui prédisaient (sans doute un peu vite) la fin des bureaux avaient tort. En 2022, le nombre de jours télétravaillés chaque semaine reste minoritaire, l’aiguille barométrique restant accrochée à la marque des deux jours hebdomadaires en moyenne avec de légères différences selon les pays. Un rythme qui semble correspondre au désir exprimé par les salariés ; nous verrons dans les prochains mois si cette fréquence est bien celle qui devient la norme en Europe.

Conséquence de cette nouvelle répartition géographique du travail, le « match » entre le bureau et le domicile a un arbitre : les salariés. À Paris, alors qu’en 2017 ils n’étaient qu’un tiers à estimer les bureaux comme un élément déterminant dans le choix de rejoindre une entreprise, désormais, plus d’un salarié sur deux en fait un élément d’appréciation déterminant. Ce qui n’était encore qu’un signal faible il y a dix ans est aujourd’hui une tendance lourde, qui fait du bureau un argument de poids dans la « guerre des talents » que se livrent les entreprises.

Enfin, plus qu’une ville, notre « match » désigne la vie sociale comme grande gagnante. C’est, pour les latins comme pour les habitants des pays plus au nord, la première raison de se rendre au travail. Il est intéressant de noter que les Franciliens gagnent le match du retour au bureau et sont très attachés à la vie sociale entre collègues de travail. Cette dimension milite pour les bureaux à haute valeur ajoutée, serviciels, situés dans les quartiers qui offrent la possibilité de se retrouver entre collègues. Paris illustre parfaitement cette tendance à laquelle SFL est très attachée : en cinq ans, l’attrait pour les quartiers mixtes gagne dix points.